Quand le cheval devient miroir et guide : une parenthèse d’équi-coaching pour réapprendre à vivre l’instant présent.
Il est des rencontres qui bouleversent, qui interrogent. Des instants suspendus où le temps, s’efface pour laisser place à une présence pure, sincère, apaisante. C’est cette expérience que Sylvain Cassaro, cofondateur de l’association Mon Heure, vers le BONHEUR ! a partagée avec sa fille Cassandre au centre équestre de La Houssine, auprès de Véronique Chérubin, fondatrice de l’association Cheval Vie.
Dès leur arrivée, Véronique les invite à franchir une frontière invisible : celle qui sépare le temps du quotidien — ce chronos où tout s’enchaîne sans répit — de celui du kéros, ce temps juste et nécessaire, que le cheval habite pleinement.

« Les chevaux sont en permanence à 300% dans le kéros. Ils sont là, à cet endroit, à ce moment précis, et ne font que ce qu’ils ont à faire, là, maintenant. »
Durant trois jours, au rythme des sabots et du vent dans les feuillages, père et fille découvrent un autre langage. Celui du silence, du souffle, du corps. Celui d’une rencontre sans mots, où l’intention prime sur l’action.
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Le cheval, miroir de nos émotions
« Tu es différent d’hier », observe Véronique en guidant Sylvain. Devant l’ânesse Anisse, chaque variation d’émotion, chaque tension imperceptible est aussitôt perçue par l’animal.
« Les chevaux et les ânes sont capables de capter notre rythme cardiaque et ses moindres variations. À chaque incohérence intérieure de l’humain, l’animal devient inconfortable, parfois même statufié. »
Le cheval lit dans nos états internes pour évaluer la sécurité de l’instant. Quand l’humain retrouve son ancrage, sa cohérence, alors le cheval revient, en confiance.
« Ce n’est pas parce qu’elle ne t’aime pas, c’est parce que ce que tu dégageais en toi lui était inconfortable. »
Ainsi naît un véritable travail sur soi, profond, honnête. Un coaching sans masque, sans tricherie possible.
« Ce que tu vis en une séance d’équi-coaching équivaut parfois à dix séances de coaching traditionnel. C’est puissant, c’est un accélérateur. »
Un levier essentiel pour les enfants de l’Aide Sociale à l’Enfance
Certains enfants qui ont connus des débuts de vie chaotiques, cabossés, marqués par des traumatismes précoces, sont accompagnés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). (En France, ce sont 397 000 enfants). Autant de parcours où la confiance en l’autre et en soi a été fragilisée dès le départ.

L’association Mon Heure, vers le BONHEUR ! œuvre justement auprès de ces enfants. Grâce à la médiation équine, elle leur offre un accompagnement unique pour se reconstruire, à leur rythme, sans jugement.
« Le cheval va prendre un moment avec l’enfant et lui donner ce moment-là. C’est un don. Peut-être le premier de sa vie où quelqu’un lui offre tout ce qu’il est, sans attente. »
Là où les mots sont parfois impuissants, le cheval invite l’enfant à retrouver son axe intérieur, à réguler ses émotions, à réapprendre la confiance et la relation à l’autre.
« Sur ce moment-là, l’enfant découvre qu’il peut canaliser la puissance qu’il a en lui. Et cette puissance, il peut l’avoir aussi dans la vraie vie. »
Redonner du sens, réparer le lien
Dans nos sociétés modernes, sur-urbanisées, où l’urgence domine et où le lien avec la nature s’est distendu, ces bulles de médiation équine sont essentielles. Pour les enfants de l’ASE, mais aussi pour chacun de nous.
Comme le rappelle Véronique :
« C’est un retour aux sources qui est essentiel et très bénéfique. C’est revenir à ce qui est notre ADN, à l’essentiel de nos existences : la terre, le soleil, l’eau, le souffle. »
C’est dans cet esprit que Mon Heure, vers le BONHEUR ! poursuit sa mission : ouvrir des chemins de réparation et de résilience, en tissant des ponts entre les blessures humaines et la sagesse animale.


« Pendant 3 jours, j’ai vécu avec ma fille une parenthèse hors du temps au centre Cheval Vie de Véronique Chérubin.
Loin du tumulte quotidien, nous avons expérimenté ce qu’on appelle l’équi-coaching. Non pas un simple travail équestre, mais une rencontre profonde avec soi-même.
👉 Car le cheval perçoit tout. Nos émotions, nos incohérences, nos tensions internes.
👉 Il ne juge pas. Il observe. Il reflète.
Je pensais venir découvrir du simple travail à pied.
En réalité, j’ai rencontré beaucoup plus que cela.
👉 J’ai découvert à quel point le cheval perçoit tout de nous.
👉 Nos tensions, même quand on les croit bien cachées.
👉 Nos émotions, même celles qu’on n’arrive pas à nommer.
👉 Nos incohérences, même les plus subtiles.
Et quand nous sommes alignés, alors il nous offre un cadeau rare : sa confiance.
Véronique le dit avec justesse :
« Les chevaux sont en permanence dans le kéros — le temps juste, celui de l’instant présent. Ils sont un révélateur puissant de nos états intérieurs. ».
Les enfants suivis par l’ASE ont connu des blessures profondes, invisibles parfois, mais bien réelles. Face à eux, le cheval ne projette rien. Il est là. Il leur offre, souvent pour la première fois, un moment d’accueil total, sans attente, sans jugement. Un instant où l’enfant découvre qu’il peut canaliser la puissance qu’il a en lui. Un pas vers la reconstruction.
Merci à Véronique pour ces enseignements et qui permet chaque jour d’offrir ces expériences de médiation équine aux enfants qui en ont tant besoin. »
« Le cheval est le miroir de nos âmes. Il ne juge pas, il reflète. » Jean-Claude Barreau