L’accompagnement des jeunes en situation de vulnérabilité à travers l’interaction avec les animaux et en particulier des séances avec des médiateurs équins, connaît un développement croissant en France, notamment chez les jeunes placés à l’ASE, enfants et adolescents en rupture scolaire ou familiale, jeunes en souffrance psychique. Cette approche, mêlant relation vivante et travail corporel, s’appuie sur les compétences socio-affectives uniques des chevaux. Plusieurs études et structures françaises et internationales en soulignent les bénéfices.
L’accompagnement psychologique et physique à travers l’interaction avec le cheval comme levier de construction et d’épanouissement
➥Réduction du stress et apaisement psychique
Le contact avec les chevaux permet une baisse significative des états de tension et d’angoisse. Le cheval, capte et reflète les émotions humaines sans les juger, obligeant à une forme d’alignement et de présence. Le cheval est un miroir émotionnel non jugeant. [Lien article 4 Pourquoi le cheval]. En effet, en tant qu’animaux hypersensibles à l’environnement et aux émotions humaines, les chevaux agissent comme des miroirs émotionnels. Leur simple présence induit un état de calme.
Une étude publiée dans le Journal of Child and Family Studies (Pendry & Roeter, 2013) démontre que la médiation équine réduit significativement les niveaux de cortisol (hormone du stress) chez les adolescents à risque après seulement 11 semaines d’interaction.
- ➠ Environ 77 % des jeunes participants à ces programmes rapportent une diminution de leur niveau d’anxiété après plusieurs séances.
En France également, une étude menée par le programme Cheval et Résilience de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) montre une réduction des comportements d’évitement et de stress post-traumatique chez des enfants placés en institution après 6 mois d’accompagnement équin hebdomadaire.
- ➠ Une réduction du stress chez 85 % des enfants accompagnés, notamment ceux atteints de troubles psychiques ou de troubles du spectre autistique a été constaté dans le centre Equiphoria (Lozère).
Comme le rapporte aussi l’association américaine PATH Intl. (Professional Association of Therapeutic Horsemanship) : des baisses de stress notables chez des enfants ayant vécu des traumatismes ou des séparations familiales, grâce à la régularité des séances équines.
➥ Renforcement de l’estime de soi et du sentiment de compétence
La relation avec un cheval, basée sur la confiance et le respect mutuel, oblige le jeune à adopter une posture posture claire, confiante, mais douce.Il découvre ainsi qu’il peut influencer un animal de 500 kg sans utiliser la force, mais par son attitude, son énergie et son intention.
Selon une recherche qualitative de l’Université de Caen menée par la professeure Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, la relation avec les chevaux « restaure l’image corporelle et la capacité à être en lien dans un cadre sécure ».
- ➠ Des enfants placés en foyer ont montré une meilleure estime d’eux-mêmes et un comportement plus assertif après 6 mois d’accompagnement équin (programme « Cheval et Résilience » de l’INRAE).
- ➠ Plus de 70 % des jeunes expriment une meilleure perception d’eux-mêmes après un cycle de 10 séances, confie l’association Cheval Espérance (Bretagne)
- ➠ 82 % des jeunes ayant participé à des programmes de séances équines ont noté une amélioration de leur perception d’eux-mêmes (Université du Missouri -2015).
➥ Amélioration de la régulation émotionnelle
Les chevaux exigent une cohérence émotionnelle : trop d’agitation, ils s’éloignent ; trop de retenue, ils ne répondent pas. La proximité physique et émotionnelle avec le cheval impose donc une forme de régulation : les jeunes apprennent à reconnaître, accueillir, contenir, et ajuster leurs propres émotions pour pouvoir établir un contact efficace et apaisé.
Dans un rapport publié en 2021 par l’Association Française de Thérapie avec le Cheval, il est précisé que « la régularité du travail en présence du cheval améliore la capacité à reconnaître les émotions primaires (colère, peur, tristesse), chez des jeunes présentant des troubles de la régulation affective. »
- ➠ Environ 70 % des jeunes suivis dans ces dispositifs réussissent à verbaliser leurs émotions de manière plus fluide après quelques mois, selon une étude du Children and Youth Services Review . Ces jeunes qui avaient subi des violences familiales, développaient une meilleure maîtrise de leurs réactions émotionnelles grâce aux séances.
De plus, il a été vérifié que ces jeunes montrent une meilleure capacité à exprimer verbalement leur émotions.
➥ Reconstruction du lien social et confiance relationnelle
Souvent méfiants envers les adultes, les jeunes placés trouvent avec le cheval, un partenaire de confiance, non jugeant. Cette relation réciproque prépare le terrain à des relations humaines plus apaisées.
Les jeunes ayant vécu des parcours de violence ou de désaffiliation ont pu, via le cheval, « expérimenter la sécurité relationnelle », une base de la résilience selon Boris Cyrulnik. (INRAE – Cheval et Résilience)
- ➠93 % des jeunes ayant participé à un cycle de 10 séances ont développé une relation de confiance avec au moins un adulte référent au terme de l’accompagnement.
Le cheval devient ainsi un pont relationnel : il facilite l’expression et l’attachement progressif. Il se montre plus ouvert.
Le programme d’accompagnement psychologique et physique à travers l’interaction avec des animaux, et plus particulièrement avec les chevaux offre des résultats concrets en termes de développement personnel, de gestion émotionnelle et de réinsertion sociale. En combinant contact corporel, ancrage émotionnel et lien relationnel, elle favorise des transformations profondes : baisse du stress, confiance retrouvée, stabilité et espoir, réouverture à la relation.
Intégrer ces dispositifs dans les seances d’accompagnement représente une réponse humaine et éthique face à des défis sociaux complexes. Ce sont nos objectifs avec l’association Mon Heure, vers le BONHEUR !
« Le cheval est un partenaire affectif qui permet de se réapproprier une histoire intérieure. »
Boris Cyrulnik